Dr Magali Jacobs
Le cerveau a longtemps été considéré comme le seul organe servant à coordonner le fonctionnement des autres organes et parties du corps. Aujourd’hui, on sait que l’intestin joue lui aussi un rôle important. Il communique des informations au cerveau, qui visent à réguler différentes fonctions de notre corps.
C’est entre-autre le microbiote intestinal qui est responsable des messages envoyés au cerveau. Cette communication utilise trois canaux en parallèle. Elle peut se faire par voie nerveuse, par voie endocrine, le microbiote engendrant la sécrétion d’hormones, et enfin par voie immunitaire.
À son tour, le cerveau peut moduler la fonction et la structure du microbiote intestinale, notamment en influençant le transit, la perméabilité intestinale et via la sécrétion d’hormones dans l’intestin.
Ainsi, l’intestin et le cerveau s’influencent l’un l’autre. Eh non, tout n’est donc pas dans la tête !
Il est aujourd’hui bien établi que le stress peut influencer le microbiote intestinal. On a observé un changement du microbiote chez des personnes soumises à un stress, même ponctuel et de courte durée. En outre, les personnes souffrant de dépression ont un microbiote significativement différent, comparées à des personnes sans altération de l’humeur. Les personnes déprimées ou anxieuses présentent aussi plus souvent un syndrome de l’intestin irritable que ce qui est observé dans la population générale.
L’influence de facteurs psychologiques sur le microbiote intestinale est donc bien établie. De nombreuses études suggèrent que la relation inverse existe également. L’administration de probiotiques permet par exemple de moduler la réponse au stress, ou le ressenti de l’anxiété. On appelle « psychobiotiques » les bactéries ayant un effet sur l’humeur. Il faudra encore mener un certain nombre d’études scientifiques pour clarifier et expliquer comment ces bactéries influencent le mental, et le rôle que joue le régime alimentaire dans ces interactions. Mais il ne fait aucun doute que manger varié et équilibré permet d’être bien dans son corps comme dans sa tête.
Références:
Messaoudi M. et al., Br J Nutr. (2011) 105: 755–764
Cepeda M.S. et al., J Neuropsychiatry Clin Neurosci (2017)
Liu L. et al., Front. Psychiatry 9: 223 (2018). doi: 10.3389/fpsyt.2018.00223.
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